les 150 ans de la ligue

Au service de l’école publique et de l’éducation permanente depuis 1864
La prolongation de l’obligation scolaire (1983)

La prolongation de l’obligation scolaire (1983)

En Belgique, la première loi sur l’obligation scolaire date de 1914. Elle concerne alors tous les enfants âgés de 6 à 14 ans en mesure de suivre les cours ordinaires. Au cours du XXe siècle, des projets de prolongation sont avancés périodiquement par des réformateurs scolaires ou des représentants politiques, mais il faut toutefois attendre la loi du 29 juin 1983 pour que la fin de l’obligation scolaire soit avancée à 18 ans.

L’enseignement spécialisé – 1970

L’enseignement spécialisé – 1970

Autrefois appelé « enseignement spécial » pour « handicapés », l’enseignement spécialisé est créé officiellement par la loi du 6 juillet 1970. Celle-ci réglemente les niveaux préscolaire, primaire et secondaire et permet pour la première fois aux enfants handicapés de remplir les conditions de l’obligation scolaire grâce à la mise en place d’établissements spécialisés. Sur l’échelle chronologique, presque 60 ans séparent la première loi sur l’obligation scolaire (1914) et la confirmation du principe pour les personnes handicapées.

L’école pluraliste – 1970

L’école pluraliste – 1970

Au début des années 70’, à l’approche des premiers travaux de révision du Pacte scolaire prévus depuis la signature de l’accord en 1958, la Ligue accouche du premier grand projet de réforme issu du mouvement laïque : « l’école pluraliste ». Celui-ci se concrétise d’un point de vue théorique par la publication d’une Charte en avril 1973 synthétisant les idées maîtresses. Rapidement reprise par le monde politique, celle-ci imprègne les travaux de la Commission du Pacte scolaire lors de la deuxième révision du compromis politique (1973-1975). L’école pluraliste est dans l’esprit de ses concepteurs – principalement Arnould Clausse et Pierre Van Bergen – une doctrine absolue parce qu’elle refuse tout compromis dans son application.

CATÉGORIE: Valeurs
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La création du Centre d’Action Laïque – 29 mars 1969

La création du Centre d’Action Laïque – 29 mars 1969

La signature du Pacte scolaire en mai 1959 par les trois grands partis nationaux de l’époque (Parti socialiste belge, Parti libéral, Parti social-chrétien) marque pour la sphère laïque le début d’une période difficile tant sur le plan moral que matériel. L’objectif d’une école unique, neutre et laïque qui avait fait les grands jours du combat militant dans la première moitié du XXe siècle semble avoir été complètement balayé par les nouveaux rapports de force politique en constitution.

CATÉGORIE: Laïcité
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La création de la FAPEO – 25 juin 1966

La création de la FAPEO – 25 juin 1966

Dans un premier temps, mouvement d’opinion, puis rapidement question de société, la problématique des associations de parents apparaît dès la fin des années 50’ dans plusieurs pays occidentaux. De plus en plus de parents réclament, outre de l’aide dans leur mission éducative, de pouvoir dialoguer avec les instances scolaires et de participer à la vie scolaire.

Arnould Clausse (1905-1992)

Arnould Clausse (1905-1992)

Arnould Clausse (1905-1992) est un grand pédagogue et humaniste belge. Docteur en philologie et pédagogie, il enseigne au sein d’établissements de l’enseignement officiel de la région liégeoise avant d’obtenir une chaire de psychopédagogie à l’Université de Liège. En son sein, il fonde par la suite la faculté de psychologie et des sciences de l’éducation.

Le Pacte scolaire – 1958

Le Pacte scolaire – 1958

Le Pacte scolaire est un accord politique signé en 1958 entre les trois grands partis nationaux de l’époque (le Parti social-chrétien, le Parti libéral et le Parti socialiste belge) qui fut traduit légalement dans la loi du 29 mai 1959. Dans le contexte de la deuxième guerre scolaire (1950-1958), il fut pensé dans un esprit d’apaisement idéologique et de compromis entre les communautés de pensée catholique et laïque. Il devait permettre de mettre un terme définitif aux tensions et conflits que la Belgique connaissait depuis plus de cent ans dans le domaine de l’enseignement.

CATÉGORIE: Valeurs
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L’éducation civique dans l’enseignement clérical

L’éducation civique dans l’enseignement clérical

Pour le caractère actuel de ce texte, face à la montée des intégrismes religieux, le texte reproduit ci-dessous conserve une actualité édifiante.
Nicolas SMELTEN: éditorial du Bulletin de la Ligue de l'Enseignement janvier-mars 1956:
"Les citoyens belges, de quelque opinion politique qu'ils soient et quels que soient leurs sentiments religieux, qui n'ont pas subi l'intoxication de la propagande sectaire et mensongère de certains dirigeants cléricaux, n'ont pu que s'indigner du caractère foncièrement incivique des mots d'ordre impudemment lancés par ceux-ci..."

CATÉGORIE: Valeurs
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L’éducation permanente en Belgique : origine d’une idée

L’éducation permanente en Belgique : origine d’une idée

L’éducation permanente est un concept vivant qui renvoie à des réalités plurielles. La définition posée par les pouvoirs publics belges n’englobe pas toutes les modalités, particularismes et interprétations du concept ; elle est un horizon où les différentes expressions peuvent éventuellement s’exprimer et sont encadrées. Les multiples interprétations du concept se rejoignent cependant sur certains axiomes clés, mais la dimension interprétative est grande et les possibilités d’application pratique foisonnantes. Le principe moteur qui transparaît dans tous les textes relatifs à l’éducation permanente est que celle-ci doit permettre aux hommes de se développer culturellement dans une optique d’adaptation aux réalités du temps.

CATÉGORIE: Société
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Nicolas Smelten (1874 – 1962)

Nicolas Smelten (1874 – 1962)

Instituteur bruxellois, Nicolas SMELTEN devint directeur de l'école n°10 de la Ville de Bruxelles de 1911 à 1929, Inspecteur des écoles primaires de la Ville de Bruxelles de 1929 à 1938 et attaché au Cabinet de l'Echevin de l'Instruction publique de Bruxelles de 1934 à 1938. Il présida la Ligue de l'Enseignement depuis 1931 jusqu'en 1961.[1]

CATÉGORIE: Valeurs
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Sylvain de Coster (1907-1983)

Sylvain de Coster (1907-1983)

Diplômé de l'"Ecole normale Charles Buls", il exerça de 1927 à 1937 les fonctions d'Instituteur dans une école de la Ville de Bruxelles. Entre-temps, il s'était inscrit àl'ULB où, en 1938, il obtint le diplôme de docteur en philosophie et lettres. Professeur de français, puis, directeur de l'"Ecole normale Charles Buls" à partir de 1945, il fut responsable de la "Direction générale de l'Instruction publique et des Beaux-Arts" de la Ville de Bruxelles.

Jules Destrée et le combat laïque

Jules Destrée et le combat laïque

Elu député en 1984, le socialiste Jules Destrée devient ministre des Arts et des Lettres de 1919 à 1920, dans un gouvernement de coalition socialiste-libéral. Mais dès son élection il se fait le défenseur de l'Enseignement obligatoire et gratuit. Indépendant d'esprit, une fois Ministre, il réforme l'Ecole normale dans le but d'augmenter la qualité de l'Enseignement primaire. Il augmente la salaire des instituteurs et accroît le nombre et le montant des bourses d'études.

L’organisation du 4e degré

L’organisation du 4e degré

Il est étonnant de constater à quel point, certaines idées, développées en 1920 et promues par la Ligue de l'Enseignement sont toujours d'actualité. Un exemple ci-dessous, alors que nous évoquons la possibilité de créer un tronc commun jusqu'à 16 ans et que notre enseignement se diversifie déjà à partir de douze ans, nous montre et justifie la nécessité d'un même enseignement pour tous jusqu'à l'âge de quatorze ans.

1914 : la loi sur l’obligation scolaire

1914 : la loi sur l’obligation scolaire

Enjeu démocratique et économique, le principe de l’obligation scolaire s’impose tardivement en Belgique par la loi du 19 mai 1914. À titre de comparaison, plus de trente ans séparent la loi française et belge en la matière ! L’écart s’explique historiquement d’une part par la persistance tout au long du XIXe siècle d’un important clivage philosophique/communautaire entre les « pilliers » fondateurs de l’État belge (catholiques et libéraux) sur de nombreuses questions de société (enseignement, santé, etc.) et d’autre part par l’opposition transparti entre partisans du principe du « laissez-faire » dans le domaine économique et les tenants d’une plus grande ingérence de l’État en la matière.

Pierre Tempels (1825-1923)

Pierre Tempels (1825-1923)

Issu de la petite bourgeoisie bruxelloise, le jeune Pierre Tempels poursuit des études de philosophie à l’U.C.L. et devient par la suite docteur en droit à l’ULB. Autodidacte et amoureux des sciences expérimentales, il parachève sa formation à la Sorbonne et dans les universités de Berlin et Bonn.

La création de la Ligue internationale de l’enseignement, de l’éducation et de la culture populaire

La création de la Ligue internationale de l’enseignement, de l’éducation et de la culture populaire

La Ligue internationale de l’enseignement est fondée à l’initiative de Jean Macé en 1889 lors d’un « Congrès international des œuvres de l’instruction populaire ». L’article 1 de ses statuts provisoires donne à l’association la mission « d’établir un lien de confraternité universelle entre ceux qui se dévouent, dans tous les pays, à la cause de l’instruction populaire, de leur constituer un centre de relations amicales et d’aide mutuelle, fondées sur la communauté d’aspirations et d’efforts ». Elle ne connaît cependant aucune réalisation pratique jusqu’en 1957.

1879: La Loi Van Humbeek ou la laïcité et la neutralité dans l’enseignement public

1879: La Loi Van Humbeek ou la laïcité et la neutralité dans l’enseignement public

La Loi Van Humbeek du 1er juillet 1879 proclame la laïcité et la neutralité de l'enseignement public. La religion ne fait plus partie du programme mais un local est mis à disposition des ministres du culte pour y donner, soit avant soit après les cours, un enseignement religieux aux enfants dont les parents le souhaitent. La loi supprime l'inspection diocésaine, interdit à l'Etat, aux provinces et communes de subsidier les écoles primaires confessionnelles. Elle interdit aux communes d'adopter des écoles privées. Elle sécularise les écoles normales de l'Etat. Cette loi réalise la plupart des idéaux de la Ligue de l'Enseignement. Elle fut violemment combattue par les milieux catholiques.

1879: La « loi de malheur »

1879: La « loi de malheur »

Le 21 janvier 1879 le gouvernement libéral déposa un projet de loi réformant la loi de 1842 sur l'enseignement primaire. Cette loi prévoyait que chaque commune devrait posséder au moins une école primaire laïque et neutre, qui ne dispenserait pas de cours de religion. En outre, les instituteurs seraient uniquement choisis parmi les diplômés des écoles normales officielles, dont le cours de religion serait également exclu. Enfin, les provinces et les communes ne pourraient plus subsidier des écoles « libres » (c'est-à-dire catholiques).

1878: Le Roi Léopold II et l’enseignement

1878: Le Roi Léopold II et l’enseignement

Le Roi Léopold II, à l'occasion de l'ouverture des Chambres, proclame: "La culture intellectuelle du peuple est plus que jamais, au temps présent, la source essentielle de sa prospérité. L'enseignement donné aux frais de l'Etat doit être placé sous la direction et sous la surveillance exclusives de l'autorité civile".

1878: La grande victoire électorale des libéraux

1878: La grande victoire électorale des libéraux

Grande victoire électorale des libéraux. Le 19 juin 1878 paraît l'arrêté de création d'un ministère de l'Instruction publique (pour la première fois en Belgique). Pierre Van Humbeek, membre de la Ligue de l'Enseignement, est désigné au poste de ministre de l'Instruction publique. Il occupe cette fonction jusqu'au 10 juin 1884; date à laquelle les catholiques remportent les nouvelles élections et rejètent, pour plusieurs décennies, les libéraux dans l'opposition. Le nouveau gouvernement catholique supprime, le 16 juin 1884, le ministère de l'Instruction publique.

1878: La « Fédération du Denier » et la « Grande Mascarade »

1878: La « Fédération du Denier » et la « Grande Mascarade »

Dès le 25 janvier 1878, la "Fédération du Denier", présidée par Charles Buls, prépare et organise avec de très nombreuses associations proches du parti libéral la " Grande Mascarade". Un défilé de chars et de participants circulent dans tout le centre de Bruxelles. Plusieurs milliers de spectateurs se massent le long du parcours. Des collecteurs sollicitent le public pour trouver des moyens financiers pour les écoles "libérales". Le succès financier est à l'image du succès populaire.

1875: Inauguration de l’Ecole Modèle

1875: Inauguration de l’Ecole Modèle

La Ligue inaugure l’École Modèle. Cet établissement est chargé de mettre en application et de diffuser les principes scientifiques d’une pédagogie basée sur l'observation, l'expérimentation et la raison. L'Ecole Modèle est véritablement le laboratoire d'idées pédagogiques nouvelles. Dès 1864, Charles Buls déclare ses intentions: "L'association favorisera l'établissement d'écoles modèles qui, par leurs programmes perfectionnés, leurs méthodes rationnelles d'enseignement, la disposition des locaux, serviront de type à toutes les écoles du pays". L'Ecole modèle dispose de pédagogues de grand format.

1875: Fondation de l’association des « Marçunvins »

1875: Fondation de l’association des « Marçunvins »

Des bourgeois libres penseurs fondent l'association des "Marçunvins"(anagramme de la date de constitution). Cette fondation organise des collectes d'argent. Le résultat des collectes est affecté aux écoles patronnées par la Ligue de l'Enseignement et à l'aide aux enfants nécessiteux. Aujourd'hui, l'association a réorienté ses interventions dans le domaine du soutien scolaire: ateliers de la réussite, classes de primo-arrivants et coaching scolaire.

Le Denier des écoles (1872-1885)

Le Denier des écoles (1872-1885)

En 1872, la Ligue a besoin d’argent pour financer ses projets : les bibliothèques populaires, les écoles laïques et la mise sur pied de l’Ecole Modèle en particulier. Ses revenus sont essentiellement basés sur les cotisations de ses membres, sur les intérêts de placements et sur le produit de collectes organisées par des cercles sympathisant avec ses idées. Dans les milieux libéraux progressistes de La Ligue, malgré les réticences des doctrinaires, naît l’idée d’une souscription permanente baptisée « Le Denier des Écoles » à l’instigation du journal « La Gazette ».

1872: « En finir avec les compromis et les transactions et les demi-mesures » – début du conflit enseignement catholique/ enseignement laïque

1872: « En finir avec les compromis et les transactions et les demi-mesures » – début du conflit enseignement catholique/ enseignement laïque

Auguste Couvreur déclare, le Ier juin 1872, lors de son installation comme Grand Maître du Grand Orient de Belgique: "Nous n'avons qu'une seule arme, mais elle est magique; elle doit nous assurer la victoire. Cette arme, c'est l'éducation, c'est l'instruction, c'est la science. Ici, toutefois, se présente pour nous, maçons belges, un premier obstacle: la législation. La législation qui a livré nos écoles à un clergé ennemi de la liberté, ennemi des lumières. Grande faute que nous expions chèrement.

1865: Première assemblée générale de la Ligue de l’Enseignement et premiers grands combats

1865: Première assemblée générale de la Ligue de l’Enseignement et premiers grands combats

La première assemblée générale de la Ligue de l'Enseignement adopte les statuts élaborés le 6 février 1864 par les membres fondateurs. La Ligue sera ainsi de tous les combats pour l’obligation scolaire, pour le développement d’un enseignement public neutre, pour l’éducation des filles, alors fort négligée, pour l’amélioration de la condition sociale des enseignants, pour l’amélioration des méthodes pédagogiques. Jules Tarlier en sera le premier Président de 1865 à 1870. Charles Buls en sera le secrétaire de 1864 à 1880 et le Président de 1880 à 1883.

La loi sur le travail des enfants

La loi sur le travail des enfants

" Je travaille au fond de la mine depuis trois ans pour le compte de mon père. Il me faut descendre à la fosse à deux heures du matin et j'en remonte à une ou deux heures de l'après-midi. Je me couche à six heures du soir pour être capable de recommencer le lendemain. À l'endroit de la fosse où je travaille, le gisement est en pente raide. Avec mon fardeau, j'ai quatre pentes ou échelles à remonter, avant d'arriver à la galerie principale de la mine. Mon travail c'est de remplir quatre à cinq wagonnets de deux cents kilos chacun. J'ai vingt voyages à faire pour remplir les cinq wagonnets. Quand je n'y arrive pas, je reçois une raclée. Je suis bien contente quand le travail est fini, parce que ça m'éreinte complètement. "

CATÉGORIE: Valeurs
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Auguste Couvreur (1827 – 1894)

Auguste Couvreur (1827 – 1894)

Auguste Couvreur (1827-1894) à la fois journaliste et homme politique, était fils et petit-fils d'industriels gantois; il suit d'ailleurs les cours de philosophie à l'Université de Gand.

Attiré par le journalisme, il travaille à L'Indépendance Belge où il assure, jusqu'à sa mort, la chronique de politique étrangère. Voué depuis sa jeunesse à l'étude des sciences économiques et sociales, il considère le commerce et l'industrie comme les sources essentielles de la prospérité nationale belge. Membre fondateur de l'Association pour la réforme douanière, il préconise la théorie libérale du libre échange et de "l'offre et de la demande". Il participe aussi à la création de l'Association pour le progrès des sciences sociales.

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