les 150 ans de la ligue

Au service de l’école publique et de l’éducation permanente depuis 1864
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Pierre Tempels (1825-1923)

Pierre Tempels (1825-1923)

(janvier 1896)

Issu de la petite bourgeoisie bruxelloise, le jeune Pierre Tempels poursuit des études de philosophie à l’U.C.L. et devient par la suite docteur en droit à l’ULB. Autodidacte et amoureux des sciences expérimentales, il parachève sa formation à la Sorbonne et dans les universités de Berlin et Bonn. Devenu magistrat, il entre en franc-maçonnerie en 1866 et rédige un important ouvrage de vulgarisation sur le sujet deux ans plus tard. Dans la foulée de la parution de son deuxième grand ouvrage L’Instruction du Peuple en 1865 – livre à la portée retentissante qui synthétise la vision de l’école « radicale » – il est  invité par Charles Buls à rejoindre la Ligue de l’Enseignement. L’association s’approprie alors ses revendications et rédige sur base de ses réflexions un « Projet d’organisation de l’enseignement primaire ».

En 1875, Pierre Tempels inaugure avec l’appui de la Ligue, l’École Modèle afin d’appliquer les grands principes de son projet scolaire. L’enseignement dispensé au sein de l’établissement réunissait dans un même cursus une grande variété de disciplines originales et organisées avec cohérence : lecture, écriture, étude du système légal des poids et des mesures, approches du calcul, initiation aux langues, sciences naturelles, notion d’histoire, de géographie, de dessin, de musique et de gymnastique, cours d’hygiène… Quatre ans plus tard, le ministre de l’Instruction publique, Pierre Van Humbeeck s’appuie sur les résultats de l’École Modèle et du Projet d’organisation de l’enseignement primaire pour promouvoir une nouvelle loi organique. Devenu une figure centrale de l’association, Pierre Tempels est nommé président de la Ligue en 1896. Au cours de son mandat, il oeuvre pour la promotion de l’éducation populaire en inaugurant un service des bibliothèques circulantes et en favorisant l’émergence et la pérennité de nombreuses universités populaires. Il quitte la présidence en 1905 pour des raisons de santé. Ses dernières années de vie sont pour lui l’occasion de parachever ses réflexions philosophiques rationalistes (L’Infini) et de se rappeler la Bruxelles de son enfance tout en contribuant à son embellissement présent (Bruxelles : choses à faire).

Source:

Defosse P. (dir.), Dictionnaire historique de la laïcité, Bruxelles, Éditions Luc Pire, 2005, p. 261-262.