
L’organisation du 4e degré
Il est étonnant de constater à quel point, certaines idées, développées en 1920 et promues par la Ligue de l’Enseignement sont toujours d’actualité. Un exemple ci-dessous, alors que nous évoquons la possibilité de créer un tronc commun jusqu’à 16 ans et que notre enseignement se diversifie déjà à partir de douze ans, nous montre et justifie la nécessité d’un même enseignement pour tous jusqu’à l’âge de quatorze ans.
I. Le 4e degré n’a pas de tendance professionnelle
La loi fixe à huit années le temps de scolarité primaire. L’école élémentaire comprend donc désormais huit années d’études ou quatre degrés de deux ans. Le 4e degré lui appartient comme les trois premiers. Il n’est que l’école primaire prologée. L’enseignement qu’on y donne doit être la continuation de celui des dgrés précédents. Les branches inscrites à son programme doivent, de même que pour ceux-ci, être considérées comme des moyens propres à former l’esprit de l’enfant, à lui donner une culture générale élémentaire et doivent constituer un tout indivisible, fondement solide indispensable sur lequel s’édifiera une instruction spécialisée.
Cette spécialisation ne peut, dans l’intérêt de l’individu et de la société, se fonder sur un savoir réduit.
A douze ans, l’enfant est trop jeune pour recevoir un enseignement à tendances professionnalisées. Son développement physique, intellectuel, manuel, moral même est insuffisant, ses aptitudes ne se sont presque jamais révélées.
L’apprentissage d’un métier est impossible et ne peut être qu’irraisonné et automatique. L’école ne peut envisager d’assumer ainsi l’avenir des enfants.
Du reste, l’enseignement ne peut, lui-même, au 4e degré, empiéter sur celui des écoles industrielles et professionnelles.
L’avenir économique de la nation exige la formation d’ouvriers qualifiés, dont l’éducation professionnelle doit se fonder sur un savoir primaire obligatoirement élémentaire, mais encyclopédiste et « humaniste »
II. Le 4e degré doit comporter un type unique
L’éducation générale de l’enfant doit se continuer le plus longtemps possible. Elle doit être désintéressée, aussi large et profonde que possible. L’organisation de types différents du 4e degré aurait pour conséquence de diminuer cette culture et de donner une base moins solide à l’enseignement professionnel. de plus, elle peut contraindre parents et élèves à prendre une détermination prématurée: selon le choix qu’ils feraient, l’élève serait dirigé vers un 4e degré dénommé actuellement technique, commercial, agricole, administratif, artistique, etc. L’expérience a prouvé que le hasard et des préférences peu justifiées président souvent à ce choix. (…)
IV. Le véritable type semble être le type appelé improprement technique
Le programme, qui n’exclut nullement les autres branches du 3e degré, doit avoir comme base les travaux manuels, les mathématiques, les sciences naturelles, le dessin et la gymnastique. cette forme du ‘e degré réalise la véritable éducation de tous les enfants indistinctement. Elle s’efforce de faire d’eux des observatuers, des jeunes gens d’initiative, animés du désir des recherches, persévérants dans l’effort, capables de se servir adroitement de leurs mains, instruits de manière rationnelle par l’application de la méthode active. (…)
V. Ces conclusions s’appliquent au 4e degré pour filles.