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La Loi sur les bibliothèques publiques: une très ancienne revendication de la Ligue

La Loi sur les bibliothèques publiques: une très ancienne revendication de la Ligue

(juin 1921)

Dès sa fondation, La Ligue revendique l’ouverture et le financement de bibliothèques publiques. Sans succès jusqu’en 1920.

Au cours de l’union sacrée qui suit l’immédiat après-guerre, les défenseurs de l’Enseignement libre obtiennent le payement de leur personnel enseignant par l’Etat, ce que combattait la Ligue depuis bien longtemps.

En 1919, la « loi sur le suffrage universel », bien que limité aux hommes, ouvre des élections qui aboutissent à un gouvernement à participation socialiste. Jules Destrée, entre 1919 et 1921, hérite du portefeuille des Arts et des Lettres.

Le Ministre s’efforce d’instaurer la paix scolaire et évite les sujets qui fâchent. Il obtient, pour le budget de 1921, « d’élever de 100.000 à 600.000 francs le crédit consacré aux bibliothèques circulantes et encouragements aux Belles-Lettres » [1].

Le 21 juin 1921, le Ministre appose sa signature sur un texte qu’il a inspiré largement. Sans en faire une obligation, la loi permet aux Communes d’organiser une bibliothèque publique et la subventionne. De plus, elle impose aux Autorités communales l’ouverture d’une bibliothèque à la demande d’un cinquième du corps électoral communal.

La Loi est promulguée le 21 novembre 1921.

Face aux critiques émises, le Ministre défend son texte et réplique:

« (…) pour l’État, il n’y a pas de mauvais livres, (…) l’État n’aurait pas à choisir les livres des bibliothèques publiques. Car, messieurs, il est bien évident que pour chacun de nous, il y a de mauvais livres, mais il est évident aussi que ce ne sont pas les mêmes. La qualité que nous attribuons à un livre correspond à notre tendance et dépend donc de l’esprit de parti. Si nous voulons éviter celui-ci, nous devons renoncer à l’immixtion de l’État dans le choix des livres et constituer des bibliothèques non pas selon les préférences du pouvoir, mais au gré des gens qui les fréquentent, c’est-à-dire répondre aux demandes des lecteurs. »[2]

Après 55 années de revendications, la Ligue contribuait largement à ce succès.

[1] BLE Mars-Avril 1921 p61

[2] Cité par Georges-Henri DUMONT, dans Destrée le multiple. Bruxelles, 1995, p58