les 150 ans de la ligue

Au service de l’école publique et de l’éducation permanente depuis 1864
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Jules Destrée et le combat laïque

Jules Destrée et le combat laïque

(juin 1920)

Elu député en 1984, le socialiste Jules Destrée devient ministre des Arts et des Lettres de 1919 à 1920, dans un gouvernement de coalition socialiste-libéral. Mais dès son élection il se fait le défenseur de l’Enseignement obligatoire et gratuit. Indépendant d’esprit, une fois Ministre, il réforme l’Ecole normale dans le but d’augmenter la qualité de l’Enseignement primaire. Il augmente la salaire des instituteurs et accroît le nombre et le montant des bourses d’études.

Voir la vidéo sur: http://charleroi-museum.be/2012/09/19/jules-destree/

Il introduit un cours de morale au programme de l’école primaire qu’il intitule « Education civique et morale ».

En 1921, Jules Destrée prononce: « (…) L’école doit se compléter par la bibliothèque publique. (…) Le projet s’inspire des mêmes idées que la loi scolaire ; l’État ne demandera pas aux bibliothèques si elles sont catholiques, libérales ou socialistes, mais seulement si elles sont installées dans un local accessible à tous, si elles sont vraiment publiques et gratuites, si elles correspondent à un besoin attesté par un nombre minimum de livres lus ou prêtés, si elles acceptent l’inspection de l’État pour le contrôle de ces conditions. Les livres seront choisis par d’après les demandes des assidus de la bibliothèque, et non d’après les voeux de l’administration centrale du ministère » [1]. Peu de temps plus tard il fait adopter la loi sur les bibliothèques publiques.

Ces quelques mots sur l’action de Jules Destrée attestent de l’actualité des revendications de La Ligue de l’Enseignement et de l’Education permanente, mais aussi de l’influence que celle-ci a eue depuis sa constitution.

En effet:

  • dès 1865, La Ligue met à l’étude « les moyens, actuellement pratiques, d’améliorer le sort des instituteurs communaux, tant au point de vue pédagogique qu’au point de vue pécuniaire » [2] .
  • entre 1866 et 1879, les efforts de La Ligue se portent sur l’éducation extra-scolaire des adultes, par le biais de la création de bibliothèques publiques car « elle y voyait pour le peuple le moyen le plus efficace et le plus aisé d’accéder à  la connaissance et ainsi d’améliorer son sort » [3].
  • le 21 décembre 1869, le Conseil général de La Ligue se prononce sur le principe de l’instruction obligatoire [4]

La volonté actuelle de La Ligue d’obtenir une révision du Pacte scolaire et, par là, de mettre fin à la concurrence stérile entre les réseaux se trouve déjà amorcée par Destrée lorsqu’il déclare «  »Il faut dépasser les antagonismes philosophiques et donner priorité à l’accessibilité de l’Instruction pour tous »[5]

 

 

[1]Extrait du discours de Roux, reproduit dans l’Essai « Destrée le multiple », Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, 1995, p181

[2] B.L.E., 1865-1866, n°1, pp27-28

[3]Histoire de La ligue de l’Enseignement et de l’Education permanente de 1864 à 1989 p15

[4]B.L.E. 1869-1870, p49

[5] http://charleroi-museum.be/2012/09/19/jules-destree/